mardi 14 novembre 2006

Les parents du bon élève

C'est bien avec eux. Les compliments sont agréables à entendre. Y a qu'à voir Julie qui se tortille sur sa chaise quand je dis à ses parents qu'elle participe bien, qu'elle a des capacités, que c'est une élève moteur de la classe.
Tout va bien. Rien à dire de plus, je vous remercie, aurevoir.
Mais c'est oublier que les parents ne sont pas venus pour ça. Nonnnnnnnnn.

Ils sont là pour parler de leur fille.

Dans le meilleur des cas, c'est pour me parler d'orientation. Elle veut être avocate ou je ne sais quoi, vous en pensez quoi ? Ses notes en maths sont suffisantes ?
Je ne suis pas COP (conseiller d'orientation psychologue), je suis prof de maths, mais j'essaye de répondre gentiement que c'est peut être trop tôt pour parler d'orientation pour être avocate. Mais que si elle continue à travailler comme ça en maths et dans toutes les matières, pourquoi pas ? Ils sont rassurés et je peux faire rentrer les parents suivants.

Mais parfois c'est pour me parler de complètement n'importe quoi. J'apprend que Julie fait de tel instrument, qu'elle est dans tel club de danse, etc. Ou alors la séquence nostalgie avec une retrospective de tous ses anciens professeurs, du primaire au collège, avec qui d'ailleurs ça se passait merveilleusement bien aussi. J'imagine les rencontres et je les plaints. Mais eux ont un avantage sur moi, ils avaient une rétrospective moins longue. Mais qu'est-ce que je m'en fiche. Tout ce qui m'interesse c'est qu'elle fasse le travail que je lui demande, qu'elle participe en classe et qu'à la fin de l'année elle ait appris ce qu'elle doit apprendre, pourquoi pas un peu plus. Je suis content de la voir évoluer dans la classe tout au long de l'année, mais une fois chez elle elle peut faire ce qu'elle a envie, je m'en fiche comme de ma première craie.

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